L’encensement ou headshaking chez le cheval, que faire?
L’encensement chez le cheval correspond à un secouement violent, rythmé et intensif de sa tête, parfois associé à des éboulements et le frottement du nez sur diverses surfaces, sans stimulus extérieur apparent. Il faut bien sûr le différencier (en terme de fréquence) d’un comportement normal du cheval, exprimé lors d’épisodes de frustration ou destiné à chasser des insectes.
Causes possibles
L’encensement est un trouble symptomatique d’un problème sous-jacent, de plus c’est le résultat d’un problème multifactoriel, les causes sont donc potentiellement difficiles à examiner : 58 maladies, oculaires, auriculaires, digestives, respiratoires, sinusales, ostéo-squelettiques, nerveuses, peuvent être à l’origine de ce syndrome (ou aucune cause trouvée, auquel cas il s’agira d’un encensement appelé idiopathique).
La multiplicité des causes multiplie également les traitements. De plus, le mécanisme de l’encensement n’est pas encore bien connu : trois hypothèses sont actuellement avancées, stéréotypie, phénomène allergique et névralgie trigéminale (la plus étayée actuellement).
Diagnostic
Il s’agit dans un premier temps de décrire précisément le comportement, le type de mouvements effectués, leur fréquence, et les facteurs qui peuvent influencer leur expression : changement de météo, de saison, augmentation de l’activité physique, épisodes plus sévères le jour que la nuit, stimulations auditives.
Ensuite il est impératif de réaliser un bilan vétérinaire complet, assorti d’examens d’imagerie afin d’exclure d’autres troubles qui pourraient avoir des symptômes identiques (lésions dentaires, sinusales, pharyngées, cervicales), et de disposer du maximum d’éléments afin d’essayer de déterminer la cause de l’encensement :
- Sexe, origines génétiques,
- Tempérament, présence de stéréotypies,
- Conditions de vie et d’utilisation,
- Voyages effectués (maladies transmissibles d’autres pays),
- Logement, accès au pâturage,
- Alimentation,
- Traumatismes éventuels,
- Suivi vétérinaire, dentaire,
- Date d’apparition des troubles et évolution.
Traitements possibles
Plusieurs solutions peuvent ensuite être envisagées pour protéger le cheval de l’encensement :
- La pose d’un filet sur le nez ou les yeux,
- La pose de lentilles oculaires,
- L’utilisation d’un filet sans mors,
- L’évitement des situations à risque (comme par exemple les lieux très lumineux),
- La réduction du temps et/ou de l’intensité du travail,
- Des traitements médicamenteux si les symptômes sont trop intenses (anti-inflammatoires stéroïdiens ou traitements neuroleptiques)
- La prescription d’antihistaminiques,
- Éventuellement une opération chirurgicale du nerf trijumeau,
- Les thérapies https://www.afleurdecrins.com/acupressure/alternatives peuvent également être envisagées (compléments alimentaires, homéopathie, ostéopathie, thérapie magnétique, acuponcture),
- Un contre-conditionnement également si les causes connues de l’encensement ont été traitées.
L’accompagnement par un vétérinaire qualifié est donc primordial…
Sources :
- Bouissonnié, C. (2014). L’encensement chez le cheval. (Thèse de doctorat, VetAgro Sup, Lyon, France). Tiré de http://www2.vetagro-sup.fr/bib/fondoc/th_sout/dl.php?file=2014lyon010.pdf
- Institut Français du Cheval et de l’Equitation. (2015). Le headshaking : pathologie ou trouble du comportement? Tiré de https://comportementbienetreifce.wordpress.com/tag/encensement/
- Le point vétérinaire. (2016). L’encensement chez le cheval. Tiré de https://www.lepointveterinaire.fr/publications/pratique-veterinaire-equine/article/n-189/l-encensement-chez-le-cheval.html
- Zeitler-Feicht, M. H. (2012). Manuel du comportement du cheval (C. Lelong, trad.). France : Ulmer.