cheval qui poursuit un congénère au paddock
Besoins équins

Comment éviter les agressions des chevaux en troupeau ?

Pour leur équilibre, les chevaux ont besoin de vivre avec leurs congénères, d’avoir des relations libres avec eux (pas juste des interactions brèves), et ces relations doivent être physiques (pas seulement visuelles ou olfactives). C’est un fait qui est assez connu de nos jours, mais malheureusement beaucoup de chevaux vivent seuls, même en paddock. Une des raisons invoquées par les propriétaires est la crainte de l’agression, et des blessures que peuvent avoir leurs chevaux. Pourtant, si la mise en troupeau est bien menée, le risque d’agression est quasi nul, tout comme celui de blessures. Pour bien préparer la vie en groupe, deux aspects sont à considérer et ne s’improvisent pas : l’aménagement des lieux et la constitution du groupe.

 

Prérequis : La possibilité de fuir

Le point capital lorsque l’on souhaite améliorer l’environnement des chevaux qui vivent en groupe afin de limiter les risques d’agression est de leur donner des possibilités d’éloignement : généralement, un conflit équin est résolu par la fuite de l’un des protagonistes. Il est donc primordial que chaque individu puisse choisir d’éviter l’agression s’il le souhaite.

Dans le même esprit, il est nécessaire de mettre à disposition des chevaux un environnement qui leur permette de respecter les distances inter-individuelles qui leur sont nécessaires (la fameuse « bulle »).

 

Organisation générale de l’espace

L’une des conséquences directes de ce qui a été énoncé ci-dessus est la taille de l’espace de vie des chevaux qui doit être suffisante : des études ont montré que si chaque cheval dispose de plus de 300m2, les agressions sont considérablement diminuées, voire nulles.

Quoi qu’il en soit, au niveau de l’organisation générale du parc, il faut à tout prix éviter les recoins, culs de sacs ou angles aigus, soit tout endroit dans lequel un cheval pourrait se trouver piégé. Donc dans l’idéal, les parcours circulaires sont à privilégier :  une bonne partie de la prévention des agressions est alors déjà faite !

Un autre point très important est que les différentes aires de vies des chevaux soient bien distinctes, et qu’elles aient une taille suffisante, à savoir une taille qui permette d’éviter que trop de chevaux ne soient concentrés au même endroit.

 

Attention à la zone d’alimentation…

On remarque assez facilement que l’alimentation peut être source de conflits lors de la vie en groupe, il parait donc sans doute évident qu’il est nécessaire de porter une attention toute particulière à l’aire d’alimentation.

Les chevaux doivent avoir à leur disposition suffisamment de nourriture, et dans suffisamment d’endroits différents.

Si l’espace est petit, les chevaux doivent être séparés visuellement, au moyen de parois par exemple, ce qui leur permet de manger côte à côte sans agression. C’est d’autant plus important que les chevaux préfèreront généralement manger tous en même temps (par ce que l’on appelle la « facilitation sociale »).

Le fait que les chevaux aient toujours de la nourriture à disposition limite grandement la compétition alimentaire et les comportements agressifs lors des phases d’attente de distribution des repas. Si les chevaux ont tendance à l’embonpoint on pourra mettre le foin dans des filets ou recouvrir les mangeoires avec des grilles.

Si les chevaux ne bénéficient pas de protection individuelle, mettre à disposition plus de place pour se nourrir qu’il n’y a de chevaux aidera considérablement : certains ont besoin de larges espaces autour d’eux pour manger, et vont repousser les chevaux qui vont venir juste à côté d’eux. Si on prévoit par exemple une mangeoire destinée à 6 chevaux pour un paddock de 4 chevaux, ce problème est évité !

 

…et à celle de repos.

Une autre aire à ne pas négliger est celle du repos : l’aire doit être aménagée de manière à ce que le cheval soit en sécurité vis-à-vis de son environnement mais aussi de ses congénères (L’importance du repos est évoquée ici).

Dans l’idéal, les chevaux doivent avoir la possibilité de s’isoler, derrière des panneaux par exemple, permettant le repos paisible et limitant les risques d’agression des autres congénères.

Une autre astuce, si les chevaux vivent en stabulation par exemple, est de mettre une autre litière que de la paille dans la zone de repos, pour éviter une compétition alimentaire.

Ces améliorations doivent permettre de limiter les risques d’agressions entre chevaux détenus en groupe. La composition de groupe à proprement parler et la bonne sélection des individus qui le composent permet aussi de limiter des agressions.


Sources: